Prix NOBEL 1999 - Günter GRASS

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PRÉSENTATION

Grass, Günter (1927- ), écrivain allemand, l’un des auteurs les plus importants de la littérature allemande de l’après-guerre.

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UN INTELLECTUEL VIGILANT

Né à Dantzig (aujourd’hui Gdańsk, en Pologne), Günter Wilhelm Grass sert dans l’aviation allemande à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’est qu’adolescent. Après la guerre, il exerce divers petits métiers avant d’entrer à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf, puis à celle de Berlin (1953). Il vit à Paris de 1956 à 1959. Ayant retenu les leçons de l’histoire, il s’attache à jouer son rôle d’intellectuel, c’est-à-dire à rester attentif à toute dérive antidémocratique au sein de la République fédérale d’Allemagne. Proche de Willy Brandt, il soutient activement le Parti social-démocrate (SPD) jusqu’en 1991. Il consacre plusieurs essais à la politique.

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RÉALISME, RÊVE ET SYMBOLISME

Les romans de Günter Grass se présentent comme un mélange original de réalisme, de rêve et de symbolisme. Ils véhiculent le thème privilégié de la culpabilité collective, notamment en évoquant sans merci les laideurs et les petitesses de la population allemande sous le régime nazi. Le point de vue adopté y est souvent celui de personnages solitaires, décalés, grotesques ou monstrueux, qui semblent tenus à l’écart par leur singularité, mais qui sont, en fait, très soucieux de la préserver dans un monde normalisé et uniformisé.

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LE « TAMBOUR » OUVRE LA MARCHE

Dès son premier roman, le Tambour (Die Blechtrommel, 1959), Günter Grass connaît un succès retentissant, notamment en France (Prix du meilleur livre étranger en 1962) et aux États-Unis. Ce récit, pour l’essentiel rétrospectif, raconte par la voix de son héros-narrateur interné, au moment du récit, dans un asile psychiatrique, comment, à l’âge de trois ans, ce dernier a choisi d’interrompre sa croissance physique en se précipitant dans un escalier. Conservant son apparence et sa taille d’enfant, il n’en a pas moins acquis une intelligence parfaitement achevée, prompte à l’observation et au jugement d’une époque contemporaine de la barbarie nazie. Le roman a été adapté au cinéma par Volker Schlöndorff en 1979 (voir le Tambour).

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UN NOBEL POUR CLORE LE SIÈCLE

Günter Grass écrit par la suite d’autres romans et nouvelles, tels que le Chat et la Souris (Katz und Maus, 1961), les Années de chien (Hundejahre, 1963), Journal d’un escargot (Aus dem Tagebuch einer Schnecke, 1972), le Turbot (Der Butt, 1977), la Ratte (Die Rättin, 1986). Toute une histoire (Ein weites Feld, 1997), roman de réunification et Mon siècle (Mein Jahrhundert, 1999), reconstitué par l’auteur en cent histoires brèves, sont ses deux derniers romans.

Même s’il a eu moins de succès avec ses pièces qu’avec ses récits, il faut cependant retenir la Crue (Hochwasser, 1957) et Tonton (Onkel, Onkel, 1957).

La richesse de l’écriture et la capacité de l’auteur à puiser ses images dans un réservoir de représentations fantastiques font de Günter Grass une personnalité littéraire dont les extrémités de langage choquent autant qu’elles éblouissent.

Günter Grass a reçu le prix Nobel de littérature en 1999.

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