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Des miettes de Gnom(e)
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3 juin 2007

Prix NOBEL 2001 - VS. NAIPAUL

1 PRÉSENTATION

Naipaul, V. S. (1932- ), romancier et essayiste trinidadien d'origine indienne et de langue anglaise, lauréat du prix Nobel de littérature en 2001, qui pose de façon amère le problème de l'identité culturelle des peuples en voie de développement et du tiers-monde.

2 « SANS PASSÉ, SANS ANCÊTRES, SANS ATTACHES, SANS RACINES »

Fils d'un journaliste et nouvelliste indien appartenant à la caste des brahmanes, Vidiadhar Surajprasad Naipaul naît à Chaguanas sur l’île de Trinité où son grand-père, émigré de l’Uttar Pradesh, s’était installé comme ouvrier agricole. En 1950, il quitte Trinité où « rien de grand n’a jamais été créé » pour faire ses études à Oxford, en Angleterre. Après un diplôme de Lettres, il présente pendant plusieurs années l’émission « Voix des Caraïbes » de la BBC et collabore au magazine New Statesman. Partagé entre des racines indiennes lointaines, une île natale (Trinité) et un pays d’exil (l’Angleterre où il réside toujours), le sarcastique et anti-consensuel V.S. Naipaul aime à dire qu’il est « sans passé, sans ancêtres, sans attaches, sans racines ». Déchiré entre ces trois cultures, il cultive un verbe et une pensée aussi raffinés qu’acerbes où il critique sans concession tant l’Inde de ses ancêtres, la misère postcolonialiste de Trinité que la société et la politique anglaises.

3 L’ÉCRITURE EN QUÊTE D’IDENTITÉ

Les premiers romans de V.S. Naipaul parlent de sa terre natale ; il y décrit les quartiers populaires de Trinité où règne la misère culturelle et économique et où la société véhicule des valeurs qui ne sont pas les siennes. Dans cette veine, il publie, en 1957, le Masseur mystique puis, en 1958, le Suffrage d’Elvira et enfin, en 1959, Miguel Street dans lesquelles errent des ombres trinidadiennes aliénées en quête d’identité. Le mélange de satire et d'humour illustre souvent le conflit entre cultures traditionnelles et valeurs contemporaines, un conflit où l'auteur ne privilégie pas le passé au détriment du présent. En 1961, son chef-d'œuvre, Une maison pour M. Biswas raconte l'histoire, inspirée par l'expérience de son père à Trinité, d'un Indien anglicisé qui essaye d'affirmer sa propre identité et d'établir son indépendance au sein d'un milieu créole.

4 L’INDE BRISÉE

L’Inde est l’un des fils conducteurs de l’œuvre de Naipaul : l’Inde fascinante et attractive (si riche culturellement), idéalisée dans son enfance, lui offre, lors de son premier séjour sur la terre de ses ancêtres, un visage plus que décevant où l’on peut lire la pauvreté, la surpopulation. Sur ce désenchantement, il publie trois essais : l’Illusion des Ténèbres (1964), l’Inde brisée (1977, critique de la politique de Gandhi) et l’Inde : un million de révoltes (1981, regard sévère sur la vie islamique et indienne moderne). De l’Inde pourtant il tire des valeurs religieuses hindouistes qui lui permettent de saisir cet « idéal » indien après lequel il a toujours couru. Naipaul est très controversé par le monde indien qui ne comprend pas sa vision négative de la terre de ses aïeuls, et son ton conservateur agace tandis que ses convictions hindouistes fermes voire extrémistes sont contestées.

5 AU CŒUR DU TIERS-MONDE

Grâce à ses nombreux voyages à travers le monde, il ouvre sa littérature à d’autres horizons avec une plume d’autant plus libre et dérangeante. Il condamne notamment les effets du colonialisme et la montée des nationalismes dans les pays du tiers-monde avec notamment Guerilleros (1975) qui relate les aventures d'un prétendu révolutionnaire antillais qui se laisse fasciner par la civilisation de l'argent. À la courbe du fleuve (1979) raconte la quête d'identité et l'échec de toute une nation africaine qui vient d'acquérir récemment son indépendance et ne parvient pas à construire sa liberté nouvelle.

6 « LE ROMAN EST MORT »

Des années 1980 aux années 2000, Naipaul abandonne la forme romanesque, préférant le reportage, la confession. Polémiste, il s’attaque à l’intégrisme islamiste (Crépuscule sur l’islam, 1981 ; Jusqu’au bout de la foi, 1998) et énonce des positions clairement anti-tiers-mondistes. Autobiographe, il publie Sacrifices (1982), l'Énigme de l'arrivée (1987), Un chemin dans le monde (1994) ou encore un recueil d’essais, Comment je suis devenu écrivain (1999). Si le « roman [semblait] mort », il renaît en 2001 avec la Moitié d’une vie, car « sous cette forme, chacun [peut] lire son propre livre ». Naipaul qui a été anobli par la Couronne anglaise en 1990, a reçu de nombreux prix littéraires. Il est lauréat du prix Nobel de littérature en 2001.

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