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Des miettes de Gnom(e)
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29 mai 2007

Prix NOBEL 1952 - François Mauriac

Mauriac, François (1885-1970), écrivain français, dont l’œuvre romanesque constitue une étude des mœurs de la bourgeoisie bordelaise et de l’homme pris entre les passions et la recherche de Dieu.

UNE JEUNESSE BORDELAISE

Né à Bordeaux dans le milieu de la grande bourgeoisie (son père possédait un vignoble de renom dans le Médoc), François Mauriac est élevé par sa mère, femme sévère et pieuse ; celle-ci confie l’éducation de ce fils trop sensible aux marianistes du collège de Grand-Lebrun, dans les environs de Bordeaux. Élevé selon de stricts principes religieux, Mauriac restera profondément marqué par son milieu, attache ambiguë qui mêle critique et reconnaissance. Après avoir commencé ses études de lettres à l’université de la ville, sa licence en poche, il gagne Paris malgré les réticences maternelles. Il évoquera notamment sa jeunesse dans son œuvre autobiographique, Mémoires intérieurs (1959) et Nouveaux Mémoires intérieurs (1965), fruit d’une rigoureuse introspection.

LES DÉBUTS LITTÉRAIRES

Ses premiers essais poétiques, parus en revue, reçoivent les encouragements de Maurice Barrès. Mauriac persiste dans le genre poétique avec des recueils comme Adieu à l’adolescence (1911), qui annoncent les grands thèmes des romans de sa maturité : le désir, l’amour humain, la jalousie, la perte et la recherche de la présence divine. Avant la Première Guerre mondiale, il écrit également des pièces de théâtre, parmi lesquelles Asmodée, qui triomphera à la scène en 1937, ainsi que ses premiers romans, l’Enfant chargé de chaînes (1912) et la Robe prétexte (1914).

Pendant la guerre, il combat sous les drapeaux et doit interrompre son travail d’écrivain ; il le reprend de plus belle à la fin du conflit, et dès les années vingt, notamment grâce au Baiser au lépreux (1922), il devient l’un des romanciers les plus en vue de sa génération.

Il est élu à l’Académie française en 1933.

L’ŒUVRE PAMPHLÉTAIRE ET POLITIQUE

Sous l’Occupation, cet homme de la droite traditionnelle fait acte de résistance en publiant clandestinement un journal de guerre sous le pseudonyme de Forez : c’est le Cahier noir (1943). Il reste, après la guerre, profondément attaché à la personne de De Gaulle, qu’il soutient publiquement à partir de 1958.

Prix Nobel de littérature (1952), il se livre aussi à des écrits politiques, s’engage contre le colonialisme ; ses textes polémiques et pamphlétaires font de lui un redoutable chroniqueur de la grande presse parisienne (Bloc-notes, 1958 ; Nouveau Bloc-notes, 1968).

L’HOMME DÉCHIRÉ

Les romans de Mauriac, marqués par la géographie intime de son enfance, ont pour trame des drames familiaux. Récits d’analyse, ces études de l’âme humaine sont menées dans une perspective chrétienne, où s’opposent le bien et le mal. La sombre vision du monde, pascalienne, de ce « catholique qui écrit du roman » confère à ses personnages, déchirés entre désirs et soif de l’amour divin, une véritable complexité.

Dès ses débuts romanesques (Préséances, 1921 et le Baiser au lépreux, 1922), il aborde déjà le problème de la culpabilité de l’homme et de l’existence du mal ici-bas ; il met en scène des âmes fortes opposées à des âmes faibles, et le soutien que la présence divine leur accorde ou leur refuse. La difficulté de faire le bien, la violence des passions enfouies et des désirs inassouvis caractérisent la presque totalité des personnages, toujours ancrés dans un espace social, le milieu bourgeois, qui fait écho à celui de son enfance.

Dans Genitrix (1923), Mauriac peint le personnage d’une mère terrible qui n’est pas sans rappeler la sienne ; dans Thérèse Desqueyroux (1927), il se penche sur la vie intérieure d’une femme qui, prisonnière de son milieu, a tenté d’empoisonner son mari. Ce roman fera l’objet d'une suite, intitulée la Fin de la nuit (1935). Le Désert de l’amour (1925) annonce quant à lui le thème de l’amour humain et de ses difficultés, qui sera traité plus tard dans la Pharisienne (1941).

Dans les années trente, Mauriac publie deux romans importants : le Nœud de vipères (1932) et le Mystère Frontenac (1933). Dans le Nœud de vipères, le narrateur est un vieil homme fortuné et cynique qui, au seuil de la mort, décrit avec froideur et ironie le manège flatteur de sa famille avide d’héritage, avant d’être frappé par l’amour divin.

Il lui faut ensuite dix années pour enrichir son œuvre littéraire de trois productions de premier plan, qu’il donne l’une après l’autre : le Sagouin (1951), Galigaï (1952), l’Agneau (1954). Citons encore Un adolescent d’autrefois (1969) et Maltaverne (posthume, 1972).

Par ailleurs, Mauriac a mené une réflexions d’essayiste : la Vie et la Mort d’un poète (1924), la Rencontre avec Pascal (1926), Bordeaux (1926), Proust (1926), la Vie de Jean Racine (1928), le Roman (1928), Dieu et Mammon (1929), qui lui permettent tantôt d’affiner sa théorie de la pratique romanesque, tantôt de préciser sa conception de la foi chrétienne, tout intérieure.

Dans le Roman (1928) et dans le Romancier et ses personnages (1933), Mauriac a exposé les principes de sa création, sa recherche d’une certaine liberté des personnages, qui lui vaudra de vives critiques de la part de Sartre.

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