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Des miettes de Gnom(e)
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29 mai 2007

Prix NOBEL 1961 - Ivo ANDRIC

Andrić, Ivo (1892-1975), écrivain serbe, prix Nobel de littérature en 1961.

Né à Dolac, près de Travnik, en Autriche-Hongrie, aujourd'hui en Bosnie, Andrić fit ses études à Sarajevo puis dans les universités de Zagreb, Cracovie, Vienne et Gratz. Proche dans sa jeunesse du mouvement nationaliste révolutionnaire, la Jeune Bosnie, il fut interné par le gouvernement autrichien pendant la Première Guerre mondiale. Cette expérience lui inspira deux méditations poétiques, Ex Ponto (1918) et Inquiétudes (1919), où apparaissent en filigrane les thèmes de son œuvre à venir : l'absurdité de la guerre, la relativité de toute victoire, la fragilité humaine. À la veille de la formation du nouveau royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, Andrić fonda à Zagreb, la revue Slavenski Jug (le Sud slave) de tendance proyougoslave. Diplomate dans plusieurs pays d'Europe entre 1921 et 1941, il composa de nombreuses nouvelles ayant pour cadre sa Bosnie natale où, depuis des siècles, se heurtent Orient et Occident, se côtoient plusieurs nationalités et religions différentes : Serbes orthodoxes, Croates catholiques, musulmans et juifs. Jouet de sa passion pour la beauté et l'impossible, le héros qui donne son nom à la nouvelle le Voyage d'Alija Djerzelez (1920) ne rencontre, au cours de sa traversée de l'immense Empire ottoman, que des femmes belles et attirantes qui le laissent totalement insatisfait. Le Pont sur la Jepa (1925) symbolise l'indestructibilité de l'homme et exalte l'acte de création artistique comme l'unique défi de l'homme face à la mort. L'une des nouvelles les plus réussies, la Cour maudite (1954), fait de la prison d'Istanbul, où sont séquestrés par les Turcs les franciscains établis en Bosnie, un monde clos où règne l'absurde. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Andrić résida à Belgrade et se consacra à l'écriture de trois romans qui ne furent publiés qu'en 1945 : le Pont sur la Drina est la chronique, établie sur des sources authentiques, de Višegrad, bourg bosniaque, entre le XVIe et le XXe siècle. Restitution minutieuse du passé où s'entremêlent l'histoire collective et les drames particuliers, cette chronique offre une multitude de portraits extrêmement vivants. L'antagonisme opposant l'éternel à l'éphémère, l'image du pont symbolisant la rencontre de l'Orient et de l'Occident, deux thèmes récurrents chers à Andrić, et la réflexion sous-jacente sur la condition humaine, confèrent à cette œuvre une dimension universelle. De la même manière, la Chronique de Travnik, peinture de la vie de la petite ville bosniaque de Travnik soumise aux contrecoups de l'épopée napoléonienne, est, au-delà d'une chronique de la déchirante histoire de la Bosnie, une profonde réflexion sur la destinée humaine, sans cesse confrontée à la réalité sans espoir de pouvoir s'y soumettre. Essayiste, Andrić a livré dans la Conversation avec Goya (1935) sa réflexion sur les fondements de la création artistique et sa conception pessimiste de l'expérience humaine.

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