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Des miettes de Gnom(e)
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29 mai 2007

Prix NOBEL 1955 - Halldór Gudjónsson, dit Halldór Laxness

Né près Reykjavík, de parents paysans, Halldór Gudjónsson, dit Halldór Laxness — son pseudonyme est le nom, à peine modifié, de son village natal, Laxnes — fait de courtes études à Reykjavík, avant d’entreprendre, au lendemain de la Première Guerre mondiale, un vaste périple, d’abord à travers l’Europe, puis en Amérique du Nord. Emporté par l’effervescence intellectuelle de l’époque, il s’intéresse aux grands courants artistiques et politiques de son temps : l’impressionnisme, le surréalisme, le socialisme.

Son premier roman important, intitulé le Grand Tisserand de Cachemire (Vefarinn mikli frá Kasmír, 1927), est inspiré par sa conversion au catholicisme en 1923, et, davantage encore, par la déception qui la suit de peu ; déception non pas tant liée au catholicisme lui-même qu’à l’Église catholique. Cette œuvre accuse, en outre, l’influence de l’impressionnisme, celle du surréalisme, celle aussi de la psychanalyse.

Cette même année 1927, Laxness part pour les États-Unis ; le spectacle de la misère côtoyant le luxe le plus éhonté transforme en convictions profondes l’intérêt qu’il avait commencé de porter au socialisme. Il devient même un communiste convaincu, mais jamais dogmatique. Le Livre du peuple (Althy-dubokin, 1929), recueil d’essais satiriques, se fait l’écho de cette adhésion aux théories marxistes. Sa critique acerbe du capitalisme et de la vie américaine lui valent d’ailleurs des menaces d’expulsion, qui l’amènent, en 1930, à retourner de son propre chef en Islande.

Pendant les années trente, il publie une série de romans dans lesquels il peint la vie quotidienne du petit peuple islandais — paysans ou ouvriers — et exalte sa grandeur : Salka Valka (Salka Valka, 1931-1932), Hommes libres (Sjálfstaett fólk, 1934-1935) et le cycle de la Lumière du monde (Heimsljós, 1937-1940). Bien que partant de réalités sociales très concrètes, ces ouvrages, au style expressionniste hardi, ont la grandeur épique et la beauté lyrique des anciennes épopées islandaises.

Les années cinquante sont celles de la consécration pour Laxness, puisqu’il participe au « mouvement pour la paix » initié par l’Union soviétique, et reçoit le prix Staline de littérature en 1952 et le prix Nobel de littérature en 1955. Néanmoins, la reconnaissance soviétique n’entrave aucunement sa liberté de pensée et son indépendance critique. En effet, si son chef-d’œuvre, la Cloche d’Islande (Islands Klukkan, 1943-1946), célébré à sa sortie comme une épopée nationale, prend pour toile de fond l’Islande des xviie et xviiie siècles, et pour argument la révolte du peuple contre la domination danoise, l’allégorie que véhicule cette trilogie n’en est pas moins parfaitement actuelle ; le message est clair, qui signifie la volonté farouche de l’Islande de demeurer indépendante de toute grande puissance, qu’elle soit américaine ou soviétique.

Station atomique (Atomstödin, 1948) reprend, pour sa part, la critique — cette fois un peu forcée — de l’impérialisme des États-Unis, dénonçant en particulier la présence militaire américaine sur le sol islandais. Citons enfin le Paradis retrouvé (Paradisarheimt, 1960), qui traite des mésaventures d’un fermier naïf et crédule face aux prêcheurs mormons dans l’Islande rurale du xviie siècle, plusieurs pièces de théâtre, dont Soleil d’Islande (Snaefrídur Íslandssól, 1950), de nombreux recueils d’essais, des romans, et un livre de souvenirs qui consomme sa rupture définitive avec le communisme, Temps du poète (Skaldatimi, 1963).

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