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Des miettes de Gnom(e)
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16 janvier 2007

Valérie SAUBADE

Happy birthday, Grand-mère, de Valérie SAUBADE

Le résumé indiquait de l’humour…. Je n’ai pas ri du tout, bien au contraire. C’est une histoire qui m’a prise à la gorge.

La grand-mère en question, Eléonore, démarre l’histoire par l’anniversaire de ses 80 ans. Toute la famille est à table. Sa fille (qui doit avoir une 60taine d’années) la fait manger carte suite à un accident vasculaire cérébral, Eléonore est juste capable de bouger un bras (et encore, avec de gros efforts) et les doigts d’une main.

Elle hait sa fille et gâche l’anniversaire en bavant, recrachant ce que sa fille lui donne à manger, etc…

Sa fille lui rend bien cette haine : elle la traite avec mépris, ne répondant ni à ses envies ni même ses besoins les plus élémentaires.

Un jour, la haine ira trop loin : la fille tentera d’étouffer sa mère sous un oreiller… A compter de ce jour, Eléonore n’aura de cesse jusqu’à réussir à assassiner sa propre fille.

Dans cette histoire, rien n’est épargné : de la douche que subit cette vieille femme aux repas, on est mal à l’aise.

J’ai souvent eu les larmes aux yeux durant cette lecture, d’autant plus dure que je n’arrivais pas à stopper ma lecture.

Il est vrai que ma propre mère a eu il y a 5 ans un accident vasculaire cérébral et depuis, elle ne peut plus parler. Donc forcément, une sorte de transfert s’est produit tandis que je lisais ce roman. Lorsque Eléonore raconte sa vie d’avant, lorsqu’elle était pianiste, élégante, belle, jolie, cultivée… ça me faisait mal au cœur.

Ce qui m’a fait mal, c’est que dans cette histoire, on assiste à de la maltraitance psychologique, celle qui a sûrement lieu dans beaucoup de familles alors qu’on ne s’en doute pas… il y a un passage également où sa fille réussit à l’enfermer dans une maison de retraite, c’est inadmissible.

Avant tout, l’auteur dénonce l’attitude impardonnable des gens qui maltraitent « leurs vieux »…

En même temps, c’est peut-être là quand même que l’on sourit, Eléonore rend sa fille dingue …. Elle est très capable de manger (enfin, d’avaler) ce qu’on lui donne mais elle prend un malin plaisir à recracher, à baver (surtout en public), à tâcher les chemisiers ou robes propres de sa fille qui la nourrit, à l’emmerder autant qu’elle peut.

Pour le vivre depuis 5 ans, je peux dire que la situation décrite dans ce livre est terriblement  dure. C’est vrai que par moments, j’ai moi aussi envie de secouer ma mère car j’ai l’impression qu’elle ne fait pas d’efforts pour communiquer et dans cette histoire, on se rend compte de l’enfer que c’est pour ces personnes de se retrouver invalides, sans pouvoir de communiquer ni se faire comprendre… et surtout à la merci de n’importe qui, sans possibilité de se plaindre, ni de se défendre.

A la fois, je vous en conseille la lecture pour vous rendre compte et comprendre ce que ces personnes subissent (aussi bien les invalides que leur entourage) et en même temps je vous le déconseille : on se retrouve le moral complètement cassé, à ne plus savoir comment vivre, comment supporter tant de vacheries…

Ames sensibles, s’abstenir…

Dans les 2 cas, un livre très fort, qui frappe et touche….

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